Analyser le réseau de ces documents n’est dès lors pas une fin en soi, mais une façon de
contextualiser l’activité individuelle dans la structure globale
Terminologie | Description |
---|---|
Le réseau métaphore | Utilisation de la terminologie de l’analyse de réseau pour décrire une situation. |
Le réseau reconstitué | Réseau infographique, dessiné à partir d’informations compilées. |
Le réseau de contenu | Réseau extrait du contenu d’un corpus bien délimité, souvent une liste. |
Le réseau de métadonnées | Flux de documents, on analyse leur circulation et pas leur contenu. |
Plus finement, toujours dans le même registre de l’utilisation imagée, denombreuses recherches adoptent le vocabulaire de l’analyse de réseau sociologique pour écrire leurs objets, entre qualification des différents types de relations sous la forme de
sommets et d’arêtes, pondérations de ces arêtes en fonction de leur importance en termes de capital social, et mise à profit du concept de weak ties qui font le pont entre des communautés peu connectées.
Infographie vs Visualisation de données:
Le réseau « reconstitué » (ou« dessiné ») est une infographie, une information traduite sous la forme d’une image ayant
les caractéristiques visuelles d’un réseau. Il ne s’agit donc pas d’une visualisation de
données – puisqu’il n’y a pas de travail systématique sur les données et que l’obtenu n’est
pas le produit d’une computation – mais d’un dessin qui va servir à rendre plus facilement
et/ou rapidement compte d’une situation, parfois complexe.
Problèmes
Introduire le sujet en donnant un contexte social et historique large et en resserant ce contexte sur votre sujet.
Exemple : Dans un contexte de démocratisation de l’accès à l’éducation, les manuels scolaires standardisés sont apparus, etc.
Justifier l’organisation de votre document en portant un jugement sur la nature des découpes que vous avex effectués. Il y a deux jugements importants : celui qui porte sur l’élimination d’une autre lecture qui pourrait être utile à première vue, et celui qui porte sur l’organisation des parties.
Exemple : Il nous a (il m’a) semblé pertinent de comprendre les controverses autour des manuels scolaires à l’aune des récentes mesures de protection de l’environnement et de sensibilisation du public à la déforestation – ce qui est en jeu est moins le contenu du livre que son matériau, son support. Néanmoins le livre numérique pose la question environnementale de l’extraction de ses composantes, comme la question pédagogique de la formation des enseignants et des élèves.
(Re)formuler la question puis présenter les différentes parties.
Exemple : Nous allons voir comment s’articule la controverse autour du manuel scolaire standardisé en X points :
Chaque partie a une fonction par rapport à l’ensemble, un rapport à une thématique plus précise qu’il faut présenter et illustrer à l’aide d’exemples. Dans le cas précis de l’analyse socio-technique il s’agit de présenter chaque catégorie de la controverse et les différents acteurs du mouvement.
Exemple : Les enjeux environnementaux autour du cahier standardisé intègrent de multiples acteurs principalement opposés sur la question de l’usage du papier dans l’enseignement.
Les sous-parties précisent les étapes du débat, les désaccord et leur mode d’expression ( c’est la section la plus importante, elle ancre la controverse dans des noms d’acteurs précis ).
Exemple : Une première controverse a opposé Green-Peace Etats-Unis au géant Kindle, l’argument de Green-Peace relevé en France dans un article de Février 2018 par le magazine Gouvernance, Ethique et Développement, a été de souligner le caractère vétuste des chaînes de production de Kindle – et le coût environnemental de l’acheminement.
Chaque partie et sous-partie se découpe traditionnellement en 3 voire 4 parties. Ces parties sont typographiquement invisibles : il ne faut pas les marquer d’un retour à la ligne ou autre. Néanmoins des marqueurs logiques permettent de rendre le mouvement visible.
Exemple : Dans un premier temps… en effet… néanmoins… (transition)
Chaque partie est lié à l’autre partie par un phénomène de nécessité. Il faut montrer qu’il est nécessaire de regarder de l’autre côté.
Exemple : Pour apprécier la controverse autour de l’usage du papier, il est nécessaire/pertinent de regarder la controverse autour des représentations du savoir opposant les partisans de l’école traditionnelle à ceux de l’école de demain.
C’est la partie qui vous engage personnellement, d’une façon critique d’une part et auto-critique de l’autre.
Reprendre les mouvements du texte de façon succincte.
Exemple : Nous avons vu ceci, cela et enfin….
Repérer une tendance générale et tenter une explication de cette tendance à partir de ce que vous avez découvert (normalement il s’agit de répondre à la question formulée, nous allons travailler la formulation de question ultérieurement. Ici il s’agit de remarquer une inégalité dans le débat, d’expliquer pourquoi l’objet continue d’exister malgré les controverses et de souligner les forces qui le font exister)
Exemple : Nous pouvons considérer que l’influence des acteurs du monde de l’édition et les partisans d’un modèle pédagogique traditionnelle en France est plus forte que celle des partisans d’un modèle écologique et numérique…cela peut être dû à un manque d’autorité du ministère de la Transition écologique.
Reconnaître ses limites, remettre en question votre méthode et/ou votre point de vue en indiquant des horizons possibles pour la recherche ( le manque de temps ne peut pas être à lui tout seul une explication)
Exemple : Néanmoins, la diversité des associations engagées dans cette controverse m’a obligé à réduire mon enquête à une seule/deux association(s)… il sera donc utile d’ouvrir le champ de la controverse a des acteurs plus petits pour comprendre les enjeux sur le terrain des individus…
Nb : Vous n’êtes pas obligé.e de reprendre exactement cette découpe – l’idée étant que le texte soit découpé logiquement en parties, elles-même découpées en sous-partie, elles mêmes ayant une fonction précise. Selon vos habitudes linguistiques l’écriture peut varier, mais il est impératif que l’organisation logique soit présente.
Nb2 : Si vous avez du mal à cerner votre sujet c’est soit qu’il est trop large soit qu’il cible un concept différent de ce dont vous parlez : les controverses autour des vaccins en général et du concept même de vaccination intègrent des acteurs différents des controverses autour d’un vaccin en particulier (celui contre la grippe par exemple).
Vous pouvez retrouver des arguments similaires mais ce sont des réseaux et des acteurs différents, notamment car les controverses autour d’un objet général (ici les vaccins) vous oblige à regarder la racine historique de la controverse (Pasteur notamment). L’un (le cas spécifique) est généralement plus contemporain que l’autre (le cas général). Attention à ne pas confondre un exemple particulier la famille à laquelle il appartient.
Les graphes sont très utilisés pour comprendre les relations entre des éléments qui constituent par exemple un réseau social (liens entre des individus), un réseau d’énergie (comme le gaz est distribué depuis la Russie), un réseau aérien (les aéroports reliés par voie aérienne) ou le routage pour les réseaux informatiques (comme Internet).
ex. carte des cables sous-marine.
noeuds ou sommets : ce sont des éléments qui sont en relation via des liens ou des arêtes
liens ou arêtes : des paires de sommets, une arête joint des sommets
le dessin d’un graphe : la représentation de relations entre des éléments.
Des sommets, des arêtes, des relations
0 adjacent à 0, 1, 2, 3
1 adjacent à 0
2 adjacent à 0, 3, 4
3 adjacent à 0, 2
4 adjacent à 2
Il peut y avoir aussi une analyse du poid dans les noeuds. ex. Twitter
@1 x5
@2 x2
à ch fois qu’on tweet ou retweet l’utilisateur on va lui donner un poids
on utilise le degré in et degré sortant ensemble ou séparé
L’entreprise intellectuelle de Martin Grandjean est « un état des lieux, une typologie et une réflexion sur les usages de l’analyse de réseau en histoire ». Il s’agit de faire des représentations graphiques ou symboliques, de sortir des mesures quantitatives pour analyser les relations entre personnes. En effet, « la façon dont des personnes et des institutions structurent leur organisation est une information qualitative de premier plan pour l’historien ».
Martin Grandjean propose et présente 4 réseaux, autant de méthodes et d’outils pour la recherche en histoire en utilisant les graphes :
le réseau métaphore : entremêlement puis circulation, puis « réseau social »
le réseau reconstitué : une infographie, « une information traduite sous la forme d’une image ayant les caractéristiques visuelles d’un réseau », pas une visualisation de données ! Il peut y avoir des problèmes de représentativité, et d’hétérogénéité malgré une impression (graphique) d’homogénéité
le réseau de contenu : « tirer le réseau directement du contenu des documents », c’est une autre manière de voir les données. Martin Grandjean donne l’exemple des fiches de personnel, donc des données structurées qu’il peut manier et faire parler
le réseau de métadonnées : « S’intéresser aux métadonnées d’un document, c’est considérer qu’il est possible de partir du principe que celui-ci, peu importe son contenu, est le témoignage d’une relation entre des individus ». Ici il est nécessaire de grand corpus même si ça peut être possible sur des plus petits.
Ce que dit en creux Martin Grandjean : il faut expérimenter et jouer sur les données de visualisation.
Le but de tout cela ? « mettre au point une procédure sérielle sur un grand ensemble de pièces pour en tirer une information structurelle ».
Biais et risques:
Gephi est un logiciel libre, ce qui signifie que son utilisation, la lecture de son code source, sa modification et la redistribution de modifications sont autorisées et libres.
HNU2000
2023